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Neuf mois dans le Cœur Vert d’Afrique

Introducing myself: environmental communicator
When I started to write poems and stories on environment in government high school, I was just thinking about linking the activities of the two clubs I belonged to: journalism club and environment club. At that time, I didn’t know that it was the beginning of a deep passion for writing and nature.

That latent passion, buried in me led me to study advertising at Advance School of Mass Communication, learn how to use mass Medias and persuasive force to change things, educate people, promote good behaviors etc. After my bachelor degree in advertising, I was still feeling incomplete so I registered for a professional post graduate diploma in communication, specialty health and environment. Then I joined two associations of protection of environment which are very active, the first one, called Jeunesse Verte du Cameroun aims at involving the most youth Cameroonians in environmental protection and taking care of their habitats, the second one Science for Life (SCILIFE) gathers journalists and communicators interested in science topics and particularly conservation. Now I like to describe myself as an environmental communicator.
Devant le Roi de Dipikar au parc national de Campo Ma'an , Sud Cameroun

© Colette Endale, WWF Cameroon

Les espèces iconiques
Le Cameroun, pays d’Afrique Centrale, fait partie du Cœur vert de l’Afrique, une initiative de conservation de WWF qui regroupe le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo. 42% du Cameroun est couvert des forêts dont 75% sont des forêts denses tropicales. Ces forêts regorgent d’une importante population d’espèces iconiques telles que les éléphants, les gorilles, les bongos, les mandrills etc.

Mon volontariat à WWF Cameroun, de juin 2012 à février 2013 m’a donné l’opportunité de découvrir et contribuer au travail exceptionnel que mène cette organisation de conservation. Et aussi de mieux comprendre les défis de la conservation de la biodiversité et de la lutte contre la pauvreté. Parmi ces défis, le braconnage est la plus grande menace qui pèse sur la faune et le développement.

« Si nous ne faisons rien, le parc national de Nki ne renfermera plus d’animaux et nos enfants ne les connaitront qu’à travers les livres » constate tristement Georges Moucharou, Délégué du Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) dans le département du Haut Nyong à l’Est Cameroun, au cours d’un atelier organisé par WWF Cameroun. Il peut sembler alarmiste mais c’est bel et bien la réalité.

Le braconnage a atteint des proportions effroyables au Cameroun et cela dans toutes les aires protégées. Des parcs qui jadis pullulaient d’éléphants, gorilles, chimpanzés et autres animaux sauvages n’en comptent plus que quelques spécimens. Il faut dorénavant parcourir de longues distances en forêt pour espérer voir des traces d’animaux. Ceux-ci semblent s’enfoncer encore plus dans les profondeurs de la forêt, sentant sans doute le danger qui vient de l’Homme.

« Au moins trois éléphants sont tués chaque jour » se plaint Alfred Medou dirigeant d’une Organisation Non Gouvernementale (ONG) dans la zone située aux alentours de la réserve de Biosphère du Dja et du parc national de Nki.
Au Sud Cameroun, dans le parc national de Campo Ma’an, le braconnage est encore plus accentué par la porosité des frontières. « La multiplication du nombre d’étrangers dans la zone, principalement des maliens et des nigériens, accroit la pression sur les ressources fauniques du parc » explique Prosper Magloire Seme, conservateur du parc jusqu’en fin 2012. « Les animaux sont tués dans le parc et commercialisés dans les pays voisins, notamment la Guinée Equatoriale avec qui nous partageons une frontière maritime pas suffisamment sécurisée à cause du sous-effectif des gardes forestiers. » renchérit-il.

Chargée de communication volontaire

Ma position de Chargée de communication volontaire de WWF Cameroun m’a permis d’approcher de près ces acteurs qui œuvrent pour la conservation de l’extraordinaire faune et flore du Cameroun.

Suivre la piste des gorilles avec l’équipe du projet d’habituation des gorilles du programme Kudu Zombo dans le parc national de Campo Ma’an, m’émerveiller au pied du roi de Dipikar, gigantesque arbre centenaire valorisé par de sublimes peintures dans le même parc. Ou encore partager les craintes et espoirs des populations de Ngoyla, arrondissement situé dans le département du Haut Nyong à l’Est Cameroun, à l’arrivée prochaine de l’exploitation forestière dans leur localité. Le massif forestier de Ngoyla-Mintom, jusqu’à l’attribution par le gouvernement camerounais de 49% de sa forêt à l’exploitation, était la dernière poche de forêt vierge au Cameroun. Ces populations, pendant longtemps avaient été sensibilisées par WWF et d’autres ONG sur les avantages de conserver la forêt, le processus REDD+ et les bénéfices pour le développement de leur communauté.

J’ai rencontré des hommes et des femmes profondément attachés à la forêt. Les peuples autochtones Baka puisqu’il s’agit d’eux, sont considérés comme les premiers habitants de la forêt tropicale camerounaise. Ceux-ci, considèrent la forêt comme leur père, leur mère : elle leur procure tout. Un habitat où vivre, ses produits forestiers non ligneux et ses nombreuses ressources constituent l’essentiel de leur alimentation et moyens de subsistance.

Les Baka à première vue peuvent sembler primitifs, fragiles mais il n’en est rien. Ceux-ci ont accumulé au cours des décennies de leurs relations fusionnelles avec la forêt, des connaissances qui en font des acteurs majeurs pour la réussite de toute initiative durable de conservation.

Je les ai vu prendre la parole dans des émissions radiophoniques et à des séminaires pour défendre leurs droits. Revendiquer un meilleur avenir pour leurs enfants, parce que la vérité c’est que les Baka sont comme perdu dans ce monde en perpétuelle évolution. Peu d’entre eux ont accès à l’éducation, encore moins à des postes de responsabilité ou de décision. Le sort des forêts est décidé sans eux et ils veulent dorénavant participer aux discussions. D’où leur désir d’être éduqué. WWF Cameroun a commencé à les accompagner dans ce long combat pour rétablir leur dignité longtemps bafouée à travers l’élaboration d’une approche innovante pour la scolarisation des enfants Baka.

Que de leçons apprises en si peu de temps. Au moment où le gouvernement camerounais met en place sa stratégie de croissance et d’emploi en vue de l’émergence en 2035, le défi majeur de WWF Cameroun est de concilier développement et conservation. Autrement dit, comment aider le Cameroun à atteindre un développement durable.
La communauté Mbororo du Mont Muanenguba dans le sud ouest Cameroun a reçu une subvention du programme Coastal Forest de WWF Cameroun pour acheter du matériel agricole afin d'améliorer leur productivité

© WWF / Colette Endale

Réunion avec les associations féminines de Campo - celles-ci ont reçu une subvention du programme Kudu Zombo de WWF Cameroun pour lancer des activités génératrices de revenus

© WWF / Colette Endale