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Bonjour vazaha, comment ca va?

Voilà une phrase qui m’est devenue bien familière.  Peu importe si vous êtes européen, américain, asiatique, noir, blanc ou bien même malgache, dès que vous entrez dans un petit village au fin fond de Madagascar, vous devenez un « vazaha » ou bien un étranger. Mais il y a tellement de choses, de coutumes, de mots, d’idées, de paysages à découvrir, apprendre et connaitre que d’être vazaha, on ne s’en lasse pas.
Les enfants, toujours aussi ravis de voir les vazahas

© WWF / Roxanne Koczwarski

Le pic d'Ivohibe rel= © WWF / Marc Sivignon

On m’a plusieurs fois répété pendant mon séjour à Madagascar que c’est en mangeant que l’appétit vient et en effet, le plus j’ai vu et vécu à Madagascar, le plus je voulais voir et vivre.
Tonga Soa a Madagascar!

Pendant trois mois j’ai participé au projet de la conservation holistique des forêts et le renforcement de la société civile dans le district d’Ivohibe, dans le sud est de Madagascar. J’ai partagé mon aventure avec cinq autres bénévoles tous de cultures, d’expériences et de motivations différentes-Roxanne, Melinda, Jordon, Marc et Adrien- tout comme moi, ils souhaitaient transformer leur ambition et leur passion en action.
L’environnement à Madagascar représente un sujet à la fois fascinant, alarmant et complexe que l’on adresse depuis des années en espérant voir une récupération des écosystèmes et des aires défrichées. Donc, de s’y retrouver pour un rendez-vous personnel avec toutes ses richesses et tous ces défis, c’est une chance extraordinaire.
Je ne peux pas dire que je connais Madagascar; mais la région d’Ivohibe, ses gens et ses paysages, j’ai bien pu les connaitre et les apprécier. Dans cette région dominée par de petits villages isolés, règne  la nature- l’importance de la forêt et de ses services pour le bien-être et le développement des villageois ne peuvent pas être négligés. Cependant, il est tout autant nécessaire d’examiner les menaces et pressions que subit la forêt, notamment les cultures sur  brûlis, les feux de végétation, les exploitations illégales et illicites (minières et forestières). Et voilà en quoi consistait ma mission: adresser les défis environnementaux à travers l’amélioration du bien-être et du fonctionnement des communautés de base.

L'ile de Madagascar

© WWF / Hannah Tranter

Nos responsabilités

Notre équipe de bénévoles assistait le travail du WWF dans cette région pour accompagner les villageois dans la réalisation d’activités. Nous avons aussi nous même introduit plusieurs activités pour voir nos propres objectifs satisfaits.
Reboisement
Éducation scolaire
Art culinaire
Culture maraîchère
Plantation d’arbres fruitiers
Fabrication de foyer amélioré
Groupement féminin
Petit élevage
Pisciculture
Apiculture
Riziculture
Sensibilisation
Sondage
 
Notre devoir le plus important était de tout intégrer et capturer: d’écouter, de raconter et de transmettre des histoires, de prendre et de partager des photos et vidéos, et de mettre en valeur tous les efforts, tous les succès, toutes les difficultés des villageois et de l’équipe WWF d’Ivohibe. Mais je tiens à cœur qu’il n’y a pas que les images qui racontent des histoires; les odeurs, les goûts, les sons eux aussi  évoquent d’importants souvenirs à tout jamais encrés en chacun d’entre nous. L’expérience en elle-même résonnera bien plus fort et bien plus profondément que les images.

Le reboisement à Angodongodo

© WWF / Marc Sivignon

Vivre Ensemble et avec la Nature

Dans la région d’Ivohibe, les gens non seulement vivent avec mais aussi dépendent d’un environnement qui évolue de jour en jour. Afin de permettre aux villageois de vivre en harmonie avec les changements naturels et de s’assurer un mode de vie durable, ils peuvent diversifier leurs activités et diminuer leur dépendance sur la forêt. Notre travail consistait à présenter à quel point de petites actions et transformations sociales pouvaient améliorer non seulement la vie quotidienne des villageois mais aussi la santé de leur milieu naturel. Raccommoder les domaines humains et naturels-n’est ce pas une épreuve que nous devons confronter à un niveau global? Mes trois mois à Ivohibe m’ont rappelé à quel point certaines sociétés deviennent de plus en plus isolées de la nature, cette même nature qui nous offre non seulement tellement de plaisir mais aussi façonne la vie quotidienne.
 

L'équipe WWF Ivohibe et ses bénévoles rel= © WWF / Adrien Lindon

L'équipe de bénévoles © WWF / Roxy Koczwarski

 Si six étrangers ont été mis ensemble pour partager une telle aventure et une telle leçon de vie, c’est probablement parce que si nous espérons vivre avec la nature, nous devons en temps qu’humains apprendre à vivre ensemble, à partager, à s’écouter et à faire des compromis.  À six, on a dû apprendre  à vivre, travailler et apprendre ensemble - ces cinq autres volontaires n’étaient pas seulement mes collègues, mais aussi mes amis et ma famille - une chose qui n’était pas toujours facile mais qui s’est vue gratifiante.

Tenté de participer au programme?

Vas s’y, postule ! C’est une très belle occasion de découvrir un pays, ses gens, ses cultures, ses paysages, ses goûts, ses obstacles, …mais c’est sûr, ce n’est pas pour tout le monde: il faut être accommodant et avoir du respect, de la patience, de l’enthousiasme et de la motivation à des moments pas toujours faciles. De tout partager avec cinq autres personnes, de manger du riz tous les repas, de dormir avec les puces, les cafards ou encore les rats,  d’avoir des difficultés à communiquer et comprendre les gens locaux, d’avoir des maux de ventre tous les deux jours, de se faire regarder à tous moments... ce n’est pas toujours facile mais ça vaut bel et bien le coup.
Aujourd’hui il y a tellement d’histoires négatives par rapport au déboisement et aux forêts, mais il suffit d’aller sur le terrain et de regrouper toutes les expériences incroyables que les gens partagent avec les forêts pour voir apparaitre un message positif.

Dans le village d'Ihorononda

© WWF / Melinda Bangerter

Ce que j’ai retenu

En repensant à mes jours passés à Madagascar, il y a des choses je suis certaine de ne jamais oublier: les paysages à  couper le souffle, les gens souriants et chaleureux, les amitiés fondées avec les bénévoles, l’équipe WWF et les villageois, les dangers environnementaux, l’importance du travail et de la vie en communauté, le pouvoir de l’éducation, la valeur du partage, les petits plaisirs qui nous apportent tant.
Donc aujourd‘hui si je vous laisse avec une pensée, c’en est une d’optimisme qui inspire non seulement de la sensibilisation mais aussi de l’action. Cet optimisme se manifeste à travers les actions du WWF et sa reconnaissance de l’importance de concilier les efforts environnementaux et les besoins des villageois. Mes trois mois travaillant avec le WWF à Madagascar on concrétisé mon soutien pour l’organisation et son travail dans la région.

Les zébus préparent les rizières

© WWF / Hannah Tranter

L'histoire de Matoara
L'histoire de Matoara retrace le parcours d'un homme dans le sud est de Madagascar, décrit les activités du WWF dans la région et présente l'importance d'une équipe de volontaires sur le terrain

Text et montage: Hannah Tranter

Photos et vidéos: Hannah Tranter, Jordon Traill, Roxanne Koczwarski, Marc Sivignon, Melinda Bangerter et Adrien Lindon

Musique: Big Rap Ivohibe (Efaresy)

WWF Explore! Ivohibe mai-aout 2012

Matoara et sa famille

© WWF / Hannah Tranter

Et aujourd'hui?
Mon travail avec les gens et les paysages de Madagascar ont nourri mon désir de m’investir davantage dans des systèmes qui réconcilient les gens avec la nature; je poursuis aujourd’hui une maitrise en Agriculture Durable et Sécurité Alimentaire à l'Université de East Anglia (Norwich, Angleterre).

Plus d'information?

N'hésitez pas à me joindre par e-mail: hannahtranter89@hotmail.com