Le samedi 5 juin 2010, Ivohibe n’était plus seulement ce district idyllique, paisible, presque endormi, où zébus côtoient poules et oies dans la petite ville du même nom et plusieurs hameaux entourés de rizières et bordés par un important corridor de forêt tropicale. Ce samedi 5 juin était différent : pour la cinquième année consécutive on célébrait ici la Journée Mondiale de l’Environnement (JME), à l’initiative du WWF.
En fait, comme un jour ne suffit pas pour parler d’un tel sujet, les célébrations et activités liées à cet événement ont commencé une semaine plus tôt. Chaque soir, la sono installée par l’équipe locale du WWF a diffusé de la musique malgache, le meilleur moyen pour battre le rappel de la population locale. Le public une fois réuni, Diamondra Andriambololona, socio-organisateur du Programme Holistique de Conservation des Forêts, se chargeait de passer un documentaire sur l’environnement abordant les thèmes de la gestion communautaire des forêts et des systèmes de riziculture améliorés, des domaines prioritaire pour le WWF dans la région.


Carnaval pour tous

Chaque soir un millier de personnes environ ont pu ainsi apprendre comment tripler leur production de riz et découvrir la richesse biologique de leur contrée. Les célébrations finales du samedi ont débuté par une sorte de carnaval regroupant des participants de tous âges et de diverses provenances :  des étudiants, des membres du club écologiste Vintsy, des scouts, des associations de gestion forestière, des groupes de riziculteurs et bien d’autres encore.     

 

Les autorités s’étaient rassemblées sur la grande place au centre d’Ivohibe, point de ralliement final pour tout le monde. Il y avait là le maire, le mpanjaka – le roi de la communauté Bara –, le chef de district des Parcs Nationaux de Madagascar (MNP) et Joël Raveloson, le chef du projet du WWF à Ivohibe.
      
« C’était fantastique de voir autant de monde se mobiliser pour notre planète et notre futur à tous. L’énergie et la motivation que nous avons ressenties lors de cette journée montre que le combat pour la protection de l’environnement avance et reçoit du soutien », se réjouit Georges Christophe Mamy Razafimanantsoa, un autre socio-organisateur du WWF.


Dansez maintenant !

À Ivohibe, la Journée Mondiale de l’Environnement 2010 s’est achevée tard dans la nuit et en musique dans la salle des fêtes de la bourgade. Après avoir follement dansé sur les aires d’Oladad et Jerry Marcoss, les participants sont rentrés chez eux fatigués mais plus conscients qu’avant qu’il est possible d’enrayer la dégradation de la nature, les famines et le changement climatique. 
 


Prisca, Miss Environnement 2010, Ivohibe. Madagascar 
© WWF-MWIOPO / Martina Lippuner
Prisca, Miss Environnement 2010, Ivohibe. Madagascar
© WWF-MWIOPO / Martina Lippuner

Miss Environnement

Après les discours officiels, on procéda à l’élection d’une Miss Environnement 2010. Six candidates furent soumises à un « quizz » environnemental. Que faut-il faire pour protéger les forêts ? Pouvez-vous donner le nom d’une espèce protégée à Ivohibe ? Que devez-nous faire si nous avons besoin de bois ?

Incollable Prisca

À ce petit jeu, c’est l’incollable Prisca qui a gagné. Arborant un lambahoany (tissu imprimé traditionnel malgache) de couleur saumon surmonté d’une veste noire très mode, c’est non sans fierté qu’elle a reçu son prix : un sac à dos, un t-shirt WWF et un lambahoany vert. 

Des volontaires du WWF griment les visages des enfants lors de la Journée Mondiale de ... 
© WWF-MWIOPO / Martina Lippuner
Des volontaires du WWF griment les visages des enfants lors de la Journée Mondiale de l'Environnement 2010 à Ivohibe. Madagascar
© WWF-MWIOPO / Martina Lippuner

Enfants grimés

Dans les cortèges, on pouvait voir les visages des enfants grimés par les volontaires du WWF : des fleurs, des oiseaux, des caméléons, des lémurs et, bien sûr, des pandas. Les membres des différents groupes étaient soit vêtus dans des costumes traditionnels soit déguisés et masqués. Ils ont défilé en exhibant des banderoles colorées faites pour l’occasion et reflétant leurs soucis et leur engagement pour la protection de l’environnement.

Un groupe avait même reconstitué une mini forêt sur un brancard et allumé un feu à côté, symbolisant la déforestation pour l’agriculture sur brûlis. La « performance » était complétée par un chant appelant à « stopper les feux de brousse et à sauver la forêt ! »

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